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  • Tiken Jah Fakoly - L'Africain

    C’est le 5ème album de Tiken Jah Fakoly et avec « L’Africain » jamais sans doute le beat chaloupé du reggae fantassin rebelle ivoirien n’aura été aussi lumineux...

     Depuis « Mangercratie », son premier véritable album voici dix ans, le rasta ivoirien n’a pas cessé de mûrir son afro-reggae aussi ensoleillé que politisé.

     

    Après son compatriote, le légendaire Alpha Blondy, puis le sud-africain Lucky Dube, le reggae d’Afrique s’est découvert un nouveau prophète. Tiken Jah Fakoly, ardent et emblématique, enflamme la jeunesse du continent en osant chanter tout haut et en français ce que nul politicien n’ose chuchoter tout bas. Contre le néo-colonialisme de la mondialisation, contre les despotes qui s’en mettent plein les fouilles et qui salissent la démocratie, contre le cynisme du FMI et de l’Occident, contre Babylone et au nom de tous ceux qui souffrent, la voix de Tiken Jah Fakoly s’élève comme celle d’un nouveau Robin des Bois rasta.

     

    Et avec « L’Africain », jamais sans doute cette voix-là n’aura été aussi puissante.

     

    Enregistré entre le studio Ferber à Paris et le studio H Camara (le studio que le chanteur a monté à Bamako au Mali où il vit désormais, et ainsi nommé en mémoire du comédien ivoirien qui l'avait hébergé à ses débuts et qui depuis a été assassiné par les escadrons de la mort ivoiriens), cette  fois Tiken Jah a confié son destin au duo de réalisateurs Kevin Bacon et Jonathan Quarmby (Finley Quaye, Ziggy Marley, Del Amitri). Et visiblement il n’a pas eu tort ! Le son est musclé, très clair et l’accent est mis sur les instruments électro-acoustiques, sur des percus hétéroclites, un peu à la manière de Mitchell Froom (Suzanne Vega, Tom Waits). Ainsi même si la base de l’album est incontestablement reggae, le traitement des instruments est plus rock.

     

    Sur le fond, ce nouvel album souligne à nouveau les inégalités entre Nord et Sud. Avec l’aide et la plume de Magyd Cherfi (Zebda), qui co-signe la plupart des textes en Français, Tiken Jah dénonce ainsi de toutes ses forces le tribalisme et les divisions artificielles de l’Afrique (« L’Africain »), le bouclage des frontières et la politique du tout répressif à l’égard  des immigrés (« Ouvrez les frontières »), l’asservissement de la femme (« Ayebada ») et sa mutilation (« Non à l’excision »), l’hypocrisie politique (« Gauche droite ») et les vaines promesses (« Promesses bla bla »).  Avec un vrai tube solide, cette  reprise de la chanson  de Sting « An Englishman In New York » que Shinehead avait déjà « couvert » version reggae avec « A Jamaïcan In New York » qui devient ici le touchant « Africain à Paris », notre rasta nous offre son album le plus mature.

     

    Boosté par la présence des featurings de Soprano et du Sénégalais Akon, ce Tiken Jah là ravira tous les fans de world et de reggae, mais aussi simplement tous les amoureux de la musique, qui auront chaud au cœur dans la chaleur intense de son soleil intérieur.

     

     

     

    Artiste : Tiken Jah Fakoly

     

    Album : « L’Africain »

     

    Label : Barclay