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Le Festival de Jazz de Tanger

La fête a duré cinq jours, les derniers du mois de mai. Cinq jours durant lesquels la musique latine –l’Espagne est à une demi-heure de speed-boat-, la musique noire et toutes sortes de percussions ont mêlé leurs sons au cri des mouettes, au chant du muezzin, aux sirènes des cargos entrant dans le port, aux mélopées lancinantes des Gnawas, aux klaxons des voitures et aux applaudissements des amateurs. De quoi réveiller toutes les fanfares endormies de la terre !

À l’heure dite, chaque soir, sous l’œil à la fois sombre et illuminé de l’irremplaçable Billie Holiday, figure tutélaire du « Tanjazz », sur la place de la Nation noire de monde, c’était concert gratuit. La nuit était fraîche, comme souvent dans cette ville balayée par le vent, lorsque les New-Yorkais de Circular Time, musiciens noirs, chanteur blanc, sont entrés sur scène, à 20 heures précises, ordre public oblige. Et comme tout arrive dans cette ville, la rue tangéroise est vite entrée dans la danse. Des Américains à Tanger, ça réveillait des souvenirs, et le Soul Makossa façon Circular Time charriait brusquement avec lui toutes les fusions cachées de cette ville où plane encore l’ombre d’un célèbre romancier anglo-saxon, Paul Bowles, mégot blanc pendant au bout du fume-cigarettes noir. Un peu plus loin, dans le restaurant d’un vieil hôtel, l’heure était à une reprise de la Colegiala, entre Colombie et Antilles, à la grande joie de la bourgeoisie locale… Peut-être à patte du maître cubain Chuchito Valdès et du Havana Street Band.

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