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Album Blues : Nawfel « The War Of Sound »

Du groove et des hommes… Ce pourrait être une façon de résumer « The War Of Sound », le nouvel album de Nawfel. Mais l’on trouve plus que du groove sur ce CD, qui se déguste comme un monstrueux dictionnaire de citations musicales. Tous les sons seventies que vous avez aimé y sont : clavinet, Hammond B-3, piano Rhodes, ainsi que toutes les configurations guitaristiques imaginables - car on est ici sur les terres d’un guitar freak pathologique, qui n’hésite pas étaler sur le livret sa collection de modèles vintage.

war.JPGPour ma part, j’avais presque oublié Nawfel, ce jeune prodige de 14 ans, découvert par Universal en 1999. C’était bien avant le phénomène des baby rockers et Nawfel préférait déjà la compagnie (et la musique) des musiciens des générations précédentes. Aussitôt envoyé en studio pour un premier album, il se vit propulser l’année suivante en première partie de Johnny Hallyday, qui est alors l’artiste numéro 1 d’Universal (parti depuis pour Warner, mais ne remuons pas le couteau dans la plaie…).

La gestation de ce second album semble avoir été fort longue. Les notes de pochette nous apprennent que si les bases ont été enregistrées en 2001, à Paris, le mixage ne s’est tenu qu’en 2006, à Los Angeles. L’album est ensuite resté dans les tiroirs pendant deux ans avant qu’une date de sortie ne soit fixée. Ce qui n’a guère d’importance finalement, le son de Nawfel étant intemporel et délibérément classic rock.

Bien sûr, on pourra arguer que s’il est un habile compositeur, Nawfel a le solo un peu « court ». Il est vrai que l’on n’est pas face à un soliste hors norme - du reste, les passages improvisés sont rares. Son talent réside ailleurs. Dans les arrangements, les climats, le choix des sons, des musiciens... Comme Jessie Chaton - plus chat sauvage que chaton- l’androgyne chanteur de Fancy qui donne de la voix sur les deux morceaux chantés de l’album.  

Si vous avez besoin d’un mode d’emploi pour ce disque, je proposerai : pour fin d’après-midi californienne, à écouter dans une Corvette 69, en remontant lentement Sunset boulevard, en compagnie de la soul sister de votre choix.

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