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de la musique - Page 5

  • Climax Série

    Le label indépendant Océanik Créations est de ceux que l’on a suivit pendant quelques mois . Mieux, cette fois, nous allons faire la connaissance de six nouveaux artistes au travers de cette "Climax Série" qui est bien en effet un zénith de l’innovation musicale.

    Cela commence avec Les Astragales, bel effort d’electro jazz éthéré autant que touffu digne de Nils Peter Molvaer, et ça se poursuit par un morceau très reichien signé Laurent Rochelle (il y a du "Eight lines" dans "Lumen in lumine").

    Quant à Altaï, direction l’espace, les galaxies lointaines : ça commence bizarro-futuriste et puis un xylophone vient s’inviter, pour un moment de calme, avant lâcher les beats à la moitié du morceau... et retour sur terre en douceur, les yeux plein d’étoiles...

    Place aux guitares furieuses de Lokka avant de retrouver un peu plus de calme avec Clément Edouard dont le titre "Olo" est une mini symphonie pour instruments à vent, et enfin DoWnTaO et son mot de passe pour une électronica froide mais vibrante...

    Cinq petites perles à déguster là nuit.

  • chronique album : Clare And The Reasons, « The Movie »

    clare.JPGUne haute exigence artistique et un sens aigu des arrangements font de cet album une étrange création dans l'époque. C'est vrai, quoi, on n'est plus trop habitué à ces orchestrations luxueuses. On comprend mieux ses options stylistiques en repérant dans les crédits les noms de Sufjan Stevens, et surtout celui du grand Van Dyke Parks, qui, des Beach Boys à Ry Cooder, via U2, a laissé sa trace sur une proportion considérable de ce que nous avons entendu depuis 40 ans.

    Des gens qui appartiennent à la même planète musicale, et dont Clare et ses Raisons continue d'illustrer l'ambition, celle de faire encore et toujours des chansons taillées dans les plus belles étoffes. On aura compris qu'on est à cent lieues du lo-fi petits bras, et que l'on a pris tout le temps qu'il fallait pour écrire chaque note de corde, de flutiau, que l'on a dessiné au millimètre le plan des cathédrales de choeurs (« Sugar In My Hair », « Love Can Be A Crime »), que l'on a dosé au laser le souffle de l'harmonica dans « Rodi », et qu'une fois terminé le disque on s'est regardé en studio pour être bien sûr qu'on avait pensé à tout.

    En bonne fille de folk singer (son père est Geoff Muldaur, chanteur des 70's toujours en exercice), elle a d'ailleurs écrit depuis la sortie du disque une chanson de soutien à Obama. Ses chansons peuvent jouer d'espièglerie, comme dans « Pluto », où la voix de Clare nous rappelle celle d'Ambrosia Parsley, de Shivaree, elles peuvent aussi nous cajoler avec quelques touches de violoncelle (« Nothing/ Nowhere ») et nous livrer pieds et poings liés à la béatitude la plus profonde(«Science Fiction Man »), ce qui n'empêche pas Clare d'entreprendre avec brio une version crédible de « Everybody Wants To Rule The World », de Tears For Fears.

     

    Et si' l'album porte le titre de « The Movie », c'est sans doute qu'il s'écoute mieux dans le noir.

    Artiste : Clare And The Reasons

    Album : « The Movie »

    Label : Fargo (Dist. Naïve)

  • Biographie de BJÖRK - fin

    Björk dans les années 90

    Un deuxième disque, Post, confirme en 1995 l'avant-gardisme de Björk et sa suprématie sur la pop. Coproduit par Nelle Hooper, Graham Massey de 808 State, et Tricky, il pousse encore plus loin les expérimentations sonores : Isobel et Hyper-Ballad deviennent des classiques, les tournées mondiales sont tout simplement triomphales et Björk gagne son deuxième Brit Award de meilleure chanteuse. Elle est devenue une star, les branchés comme le grand public l'adorent et la suivent dans tous ses délires, un peu trop parfois, puisqu'elle sera régulièrement harcelée par ses fans et recevra même un colis piégé envoyé par un admirateur qui se suicidera par la suite. Elle se marie, et divorce dans la foulée, avec Goldie, figure haute en couleurs de la jungle londonienne, se bagarre avec un journaliste qui s'intéresse d'un peu trop près à son fils et sort en 1996 Telegram, un album de remixes de Post. Elle trouve ensuite refuge en Espagne où elle met au point sa nouvelle bombe, Homogenic, en collaboration avec Mark Bell de LFO, bombe dominée par les arrangements de corde luxuriants de Deodato et les percussions, les premiers se référant aux nerfs du corps humain et les secondes aux battements du coeur, selon les explications de la chanteuse. Sa musique a beau s'assombrir quelque peu, elle n'en reste pas moins intensément lyrique et originale.

    Avec une telle personnalité et une telle photogénie, il était inévitable que le cinéma s'intéresse à elle et c'est avec le Danois Lars Von Trier, qu'elle fera ses premiers pas pour le septième art. Contactée à l'origine pour écrire la bande originale de Dancer In The Dark, Björk devient finalement l'actrice principale du film. Le tournage sera un cauchemar et il faudra attendre le festival de Cannes 2000 pour voir Von Trier et Björk se réconcilier à l'ombre des récompenses : Palme d'or et Prix d'interprétation féminine vont quelque peu éclipser la bande-son écrite par Björk, Selma Songs.

    En trois albums et grâce à sa personnalité unique, l'elfe islandais s'est mué en véritable diva, pulvérisant toutes les références pop sur son passage. Son nouveau disque Vespertine sortira le 28 août prochain : après avoir eu dix ans d'avance, Björk sera-t-elle l'artiste de ce début de siècle ?

     

  • Dub Colossus : Aux sources du reggae « In A Town Called Addis »

    Chaque grande ville africaine a son propre rythme, et celui qui bat au cœur de cette nouvelle réalisation signée Nick Page a un petit quelque chose de l’Abyssinie : c’est celui d’Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie.

     

    Ce grand pays de l’Afrique de l’est a donné le reggae, mais c’est au delà du reggae que cet album puise ses sources. Il se nourrit aux racines d’une musique traditionnelle à mi-chemin entre l’Afrique noire et le monde arabo-musulman. Une musique que très peu d’interprètes ont porté sur la scène internationale et dont les mélopées vous surprendront par leur force envoûtante. Tous les courants de la musique éthiopienne trouvent vie dans cet album aux tonalités futuristes, parfois quasi-lunaires, une lune noire où l’on mâcherait du quat en marchant le long de large avenues bordées d’eucalyptus.

    Cinq artistes nationaux, débarqués de toutes les régions du pays, ont apporté leur contribution, à commencer par cette femme à qui l’on prête un apparentement avec notre Edith Piaf, Sintayehu Mimi Zenebe, propriétaire d’un night-club à Addis. L’aventure se poursuit sur une tonalité plus pop sous la houlette d’une autre star de la région, Tsedenia Gebremarkos, et très vite, on s’installe dans ce son comme on se calerait dans un hamac souple et confortable. Mais voilà que pointe son nez, au morceau suivant, cette basse reggae qui vous prend la main avec le sourire et vous colle pour la journée son éthiopique légèreté.

    C’est sans doute cela, le « Dub Colossus », une sorte d’osmose entre le grincement de l’archet sur son violon, les notes improbables du Masenqo (instrument traditionnel) et ces voix qui flottent entre Afrique et Arabie.

     

  • Biographie de BJÖRK

    Björk, de son vrai nom, Björk Gudmundsdottir (ce qui signifie « fille de Gudmund » bien qu'elle ne connaisse pas son père), naît le 21 octobre 1965 dans une communauté hippie de Reykjavik et s'intéresse très tôt aux arts, que ce soit la musique ou la peinture. A six ans, elle prend des cours de violon ,  piano, de flûte, et se passionne pour le chant. C'est dans ce dernier domaine qu'elle révèle des dons surprenants, ce qui pousse ses professeurs à l'inscrire à un concours de chant organisé par la radio islandaise. Björk ne le gagnera pas mais cela lui permettra d'enregistrer son premier disque à l'âge de onze ans ( !), où elle interprète des vieux standards islandais et des reprises dont The Fool On The Hill des Beatles. L'album ne sera pas un carton mais marque les premiers pas de cette adolescente précoce dans la pop. Quelques années plus tard, Björk quitte le domicile familial et, sous influence punk, commence à collaborer à de nombreux groupes locaux et s'intéresse à la question de la musique et des droits d'auteur

    Elle se stabilise enfin avec les Sugarcubes, un groupe de pop très débridée où elle laisse éclater ses talents vocaux et impose sa personnalité de femme-enfant. En 1987, leur single Birthday les révèle au circuit indépendant de l'époque : le groupe enregistrera trois albums (Life's Too Good en 1988, Here Today, Tomorrow Next Week ! en 1989 et Stick Around For Joy en 1992) et effectuera de nombreuses tournées européennes et américaines avant de splitter en 1992, les frictions entre Björk et les autres membres du groupe devenant trop fréquentes. Entre-temps, toujours insatiable, Björk enregistre un album de reprises de jazz, Gling–Glo et, toujours curieuse, participe à deux titres de Ex : El, le premier disque de 808 State en 1991. Ce sera sa première rencontre avec la musique électronique, rencontre qui va complètement bouleverser sa vision artistique.

    carrière solo de Björk

    Sa carrière solo commence en 1993 avec Debut, un album enregistré avec Nelle Hopper, responsable jusqu'ici du son de Soul II Soul. Björk, qui a déménagé à Londres, écrit la plupart des morceaux, joue des claviers et de sa voix mutine, et s'autorise toutes les expérimentations : house, techno, musique indienne, jazz… Elle s'intéresse également de très près au graphisme de ses pochettes et à la vidéo, composantes essentielles de son oeuvre au même titre que la musique. La pochette de Debut, signée Jean-Baptiste Mondino, et les clips de l'Islandaise (Human Behaviour, réalisé par Michel Gondry, où Björk est poursuivie dans la forêt par un ours en peluche) vont très vite se faire remarquer par les chaînes de télévision et par le grand public. Cet album va jeter une passerelle entre le monde de la pop et celui des dancefloors et devenir un succès mondial incroyable (disque de l'année pour le NME, disque d'or aux USA et de platine en Angleterre). Björk est ainsi propulsée sur le devant de la scène internationale.

  • A Certain Ratio : l’album du retour « Mind Made Up »

    Après dix trop longues années de silence, les Anglais de A Certain Ratio reviennent enfin nous séduire de leur irrésistible cold funk. Leur nouvel album qui surfe avec autant d’élégance que d’opportunité sur le revival des 80’s ne devrait pas laisser indifférent.

    Au tournant des 80’s, A Certain Ratio sera avec Joy Division l’un des tout premiers groupes à se ranger derrière Tony Wilson et sa bannière Factory.

    Bien d’autres suivront, des Duruti Column à New Order en passant par les Happy Mondays, publiant leurs albums sous les pochettes élégantes tracées par Peter Saville.

    Conduit par le discret Jeremy Kerr, frère du charismatique leader de Simple Minds, A Certain Ratio est une formation légendaire qui n’a publié qu’une poignée d’albums en trente années d’existence.

    Et les fans qui attendaient depuis dix ans un nouvel et 8éme CD devraient être comblés par ce fracassant « Mind Made Up ». Son groove cryogénisé pour un funk décalé évoque bien des souvenirs. On songe aux Talking Heads, tout comme aux Écossais d’Orange Juice, à Heaven 17 aussi. On pense même à Brian Eno dont une citation dans sa chanson « The True Wheel » est à l’origine du patronyme du groupe basé à Manchester.

    Le timbre détaché de Jeremy Kerr ajoute à l’effet de séduction comme une réminiscence de Joy Div. C’est particulièrement sensible sur des titres comme « Teri » ou « I Feel Light ». Autre effet de « déjà vu », mais cette fois du côté des Happy Mondays avec le cool « Starlight », un hommage discret à ces frères en Factory.

    Retour des guitares style wah wah pour une citation au « Shaft » d’Isaac Hayes avec « Which Is Reality » ou clin d’œil au « Cut The Cake » d’Average White Band sur « Down Down Down », A Certain Ratio est décidément un sympathique mutant groovy.

    « Mind Made Up » est une ode à l’amour de la blackitude agitée quelle que soit sa couleur de peau, un album qui va dans le sens de l’Histoire à l’heure où un noir s’apprête à investir (enfin !) la Maison-Blanche.